Rechercher un bien immobilier

Les territoires et l’immobilier d’entreprise : le nouvel amour

Mise en ligne le 08/12/2021 à 08:52

Immobilier d’entreprise et prise de pouvoir des territoires

Depuis la crise sanitaire, les territoires ont connu un réveil sans précédent. Avec le mouvement de décentralisation engendré par celle-ci, dans les métropoles, l’immobilier de bureaux décolle l’attractivité des villes moyennes s’en voit renforcée. 

Les métropoles au cœur du phénomène 

Le marché francilien se situe aujourd’hui en retrait par rapport aux territoires qui eux, ne connaissent pas la crise. Le marché de l’immobilier de bureaux en région affiche ainsi une dynamique plus élevée mais aussi une meilleure résilience. 

Cependant, bien que l’attractivité des territoires ait été renforcée par la crise sanitaire, la hausse du marché dans ces régions n’est pas uniquement due à celle-ci. En effet, depuis 10 ans on peut observer une hausse de 40% du volume des transactions réalisées en province alors qu’en région Île-de-France, la hausse est seulement de 10% sur la même période. Cette tendance semble vouloir perdurer, en effet, on estime qu’en 2021, les croissances économiques attendues sont supérieures à la moyenne francilienne, confirmant ainsi l’attractivité des métropoles régionales. 
 
Par exemple, Lyon, deuxième marché tertiaire de France, en 2021, a enregistré près de 230 000 m2 loués ainsi que près de 600 millions d’euros d’investissements.  Quant à Lille, elle devrait finir l’année avec un montant de transaction de 300 millions d’euros, comme l’année précédente. Bordeaux, après avoir connu un gel du marché en 2020 a connu un réveil fort avec un rebond de 60% de ses investissements en bureaux pour le même montant que la ville de Lille, soit 300 millions d’euros. 
 
Ce qui a attiré les investisseurs dans ses trois grandes métropoles notamment c’est la stabilité des valeurs locatives mais aussi les taux de rentabilité : 3,50% à Lyon, 4, 10% à Lille, 4,30% à Bordeaux, de quoi intéresser plus d’un investisseur. Ce sont notamment les institutionnels qui semblent cibler les marchés plus lisibles et offrant des liquidités plus rassurantes. 

Qu’en est-il des villes moyennes ? 

Il n’y a pas que les métropoles à profiter de la situation, en effet, les villes moyennes connaissent elles aussi un véritable essor. Le réveil en fanfare des régions est le fruit à la fois de la déconcentration des capitales, Paris ainsi que Londres depuis le Brexit et de la relocalisation industrielle sur les territoires. 
 
Par exemple, le marché d’Aix-Marseille a bien résisté grâce à ses 140 000 m2 placés en 2021, de nombreux projets immobiliers y sont aujourd’hui en cours : notamment le campus urbain Théodora situé sur le port qui accueillera un data center, un centre de formation au code informatique, des bureaux ainsi que des logements. 
 
Pour ce qui est d’Aix-en-Provence, le nouveau siège social de Voyage Privé y a été inauguré au printemps dernier. Composé d’un ensemble de six bâtiments sur 15 000 m2, il comprend le siège du club de rugby local mais aussi une école pour les élèves décrocheurs. 
 
Angers, dans les Pays de la Loire, s’impose en vitrine de l’innovation avec la Villa labellisée « French Tech en 2015. Installée dans un ancien évêché de 980 m2, entouré de 3.000m2 de jardins à la française, elle incube 35 start-up qu’elle accompagne dans leur développement à l’international. Véritable succès angevin, les cinq étages du bâtiment de la French Tech sont complets et la liste d’attente est importante. 
 
Quant au Havre, la réunification des ports du Havre, de Rouen et de Paris au sein d’Haropa, a fait de la ville un poste stratégique de l’axe Seine. L’agence de développement économique Le Havre Seine tente par de nombreux moyens de convaincre les entrepreneurs de s’y installer, notamment par le biais d’une campagne menée sur la plateforme de mobilité régionale « Paris, je te quitte », message envoyé aux Franciliens. 
 
Disposant d’un réservoir foncier non négligeable, les villes moyennes ont une carte à jouer face aux métropoles. En effet, elles peuvent regrouper sur un seul et même site les lieux de productions ainsi que les lieux de la « classe créative », propices au développement de l’innovation et au transfert des connaissances.  Si la partie de la France appelée France en U qui s’étend de la côte bretonne depuis Quimper jusqu’à Biarritz en passant par le Bassin parisien ainsi que le couloir rhodanien, reste très prisée par les entreprises pour son dynamisme économique, des villes comme Troyes, Orléans, ou encore Reims qui sont reliées aux métropoles soit par le train soit par l’autoroute connaissent un nouvel essor depuis la crise sanitaire. Les communes émergeantes sont celles ayant misé sur la spécificité d’un territoire comme Aurillac notamment concentrant dans le secteur de la biotech des pépites industrielles.